le bureau des affaires humanitaires de l’ONU va licencier à cause des coupes américaine
Le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) qui emploie environ 2.600 personnes dans le monde va réduire son personnel de 20% et alléger ses opérations dans plusieurs pays. Cela en raison des coupes financières américaines, a annoncé son chef, Tom Fletcher, dans une lettre aux employés, ce jeudi 10 avril.
“Le contexte auquel nous faisons face est le plus difficile jamais connu pour mener notre mission (…) La communauté humanitaire était déjà sous-financée, débordée et littéralement attaquée. Maintenant, nous faisons face à une vague de coupes brutales” des financements, a écrit Tom Fletcher dans ce courrier dont des extraits ont été publiés sur le site internet du Bureau.
Dans la lettre entière obtenue ce vendredi par l’AFP, il fait directement référence aux États-Unis, qui étaient jusqu’alors le “principal contributeur” au budget des programmes d’Ocha avec plus de 60 millions de dollars par an.
L’administration de Donald Trump a supprimé 83% des programmes de l’agence de développement américaine USAID, qui gérait à elle seule jusqu’à présent un budget annuel de 42,8 milliards de dollars, soit 42% de l’aide humanitaire déboursée mondialement.
La présence réduite dans plusieurs pays
Dans ce contexte, depuis février, Ocha a pris des mesures d’austérité permettant d’économiser 3,7 millions de dollars, et mis en place des mesures pour améliorer ses méthodes de travail.
Mais il est désormais l’heure des “choix difficiles”, a noté Tom Fletcher, insistant sur le fait que ces choix étaient liés aux coupes budgétaires “et pas à une réduction des besoins humanitaires” qui ne font qu’augmenter. “Dans l’ensemble nous allons réduire nos effectifs de 20%”, a-t-il ainsi annoncé.
“Ocha a actuellement des effectifs d’environ 2.600 personnes dans plus de 60 pays. Le manque de financements signifie que nous cherchons à nous regrouper autour d’un effectif d’environ 2.100 personnes dans moins de pays”, a-t-il précisé, indiquant attendre d’ici fin juin un rapport des chefs de division sur les endroits “où arrêter et réduire notre travail”.
Mais d’ores et déjà, il a indiqué que le Bureau allait réduire le nombre de postes de direction et aussi “sa présence et ses opérations” au Cameroun, en Colombie, en Érythrée, en Irak, en Libye, au Nigeria, au Pakistan, en Turquie, et au Zimbabwe.
Un déficit de financement de près de 60 millions de dollars
“Je sais que ce n’est pas facile. Nous croyons passionnément en notre travail, pour de bonnes raisons. Mais nous ne pouvons pas continuer à tout faire”, a-t-il déploré, décrivant un déficit de financement de près de 60 millions de dollars pour les plans humanitaires d’Ocha en 2025.
Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), qui employait près de 20.000 personnes fin septembre, avait lui aussi indiqué fin mars s’attendre à une “réduction significative” de ses effectifs faute de la manne américaine.
En mars, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a lancé un processus d’examen interne visant à rendre “plus efficace” le système onusien qui fait face à des difficultés budgétaires chroniques, renforcées par les politiques du président américain.
Cette initiative baptisée “ONU80”, en référence au 80e anniversaire de l’organisation cette année, est chargée d’identifier de possibles économies et gains d’efficacité dans plusieurs directions. Notamment au sein du Secrétariat, dont Ocha fait partie.
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