Au Canada, Mark Carney remplace Justin Trudeau au poste de Premier ministre, on vous le présente
CANADA – Après 10 ans au pouvoir, Justin Trudeau, qui avait annoncé sa démission en janvier, laisse sa place à un successeur ce dimanche 9 mars. Le parti libéral, au pouvoir, a choisi un ancien banquier central, novice en politique, pour devenir le nouveau Premier ministre. À ce poste, Mark Carney, 59 ans, devra notamment faire face à Donald Trump et ses menaces.
Donné largement favori du scrutin qui s’est terminé ce dimanche soir, il a devancé ses adversaires en obtenant 85,9% du vote des militants, a annoncé Sachit Mehra, le président du parti libéral. Il faudra probablement attendre quelques jours pour qu’une passation de pouvoir ait lieu entre les deux hommes, une fois le gouvernement formé.
« Un technocrate accompli »
Mark Carney est un économiste sorti à la fois de Harvard aux États-Unis et d’Oxford au Royaume-Uni et a lancé sa campagne à Edmonton, dans l’Alberta où il a grandi. Catholique pratiquant, il est très respecté dans le milieu financier. Il a été à la tête de la Banque du Canada pendant la crise financière de 2008, puis a piloté celle d’Angleterre. C’était d’ailleurs une première pour un étranger, au moment du Brexit, de 2013 à 2020, soulignent Les Échos.
« C’est un peu un Mario Draghi canadien », estime Robert Asselin, ancien directeur de cabinet du ministre des Finances Bill Morneau (2015-2017, aux débuts de Justin Trudeau), cité par Libération. Et d’ajouter : « C’est un technocrate accompli, qui a une aura dans les milieux économiques ».
Le quotidien précise que Mark Carney a justement succédé à l’Italien comme président du Conseil de stabilité financière entre 2011 et 2018, un groupement économique fondé par le G20 après la crise économique.
« Tout, dans ma vie, m’a préparé à ce moment »
Ces dernières semaines, une seule question a dominé les débats : qui est la bonne personne pour affronter Donald Trump et ses attaques ? « Nous sommes confrontés à la crise la plus grave de notre vie… Tout, dans ma vie, m’a préparé à ce moment », a déclaré Mark Carney pour son dernier meeting vendredi.
Il s’est présenté comme un outsider qui ne vient pas du moule politique, promettant de remettre l’économie canadienne « sur les rails » et de se battre contre la volonté du futur président Trump d’augmenter de 25 % les droits de douane.
C’est ce message d’homme d’expérience habitué à gérer des crises, martelé tout au long de sa campagne, qui semble avoir porté ses fruits au moment où le pays est bouleversé par une crise historique avec son puissant voisin.
Un côté calme « presque ennuyeux »
Mark Carney séduit grâce à « son expérience économique et son sérieux » explique Stéphanie Chouinard, professeure de sciences politiques au Collège militaire royal du Canada. « Il connaît très bien les systèmes financiers internationaux et les forces et les faiblesses de l’économie canadienne », ajoute-t-elle précisant qu’il a également réussi à se distancier de Justin Trudeau.
Son expérience internationale et son côté calme, « presque ennuyeux », sont rassurants pour de nombreux Canadiens. Je me présente « parce que le Canada est le meilleur pays du monde, mais qu’il peut faire encore mieux », avait-il lancé en janvier.
Le président américain a lancé une guerre commerciale en imposant des droits de douane sur des produits canadiens et ne cesse de dire qu’il souhaite que le Canada devienne le « 51e État américain ». Des attaques qui exaspèrent les Canadiens dont beaucoup renoncent à leur voyage au sud de la frontière et boycottent les produits américains.
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