Bayrou affirme que le “déploiement de la puissance militaire de la Russie” ne “s’arrêtera pas là”

Le Premier ministre, François Bayrou, a affirmé ce vendredi 7 mars que le “déploiement de la puissance militaire de la Russie” ne “s’arrêtera pas là”, alors qu’Emmanuel Macron a mis en garde contre la “menace” russe. L’invasion russe de l’Ukraine a été “l’épicentre d’un tremblement de terre”, a de son côté déclaré François Bayrou sur Europe 1 et CNews
“Désormais, c’est la loi du plus fort. Si vous avez les moyens, si vous avez l’armée, si vous avez l’aviation, si vous avez toutes les menaces que la guerre moderne a réuni alors vous pouvez conquérir le voisin”, a-t-il affirmé. “Si l’on ne voit pas que ceci est un déstabilisateur de toute la vie de la planète, on ne voit rien”, a-t-il expliqué.
François Bayrou a aussi estimé que le “déploiement de la puissance militaire de la Russie, ça ne s’arrêtera pas là” et “donné tort” au président américain Donald Trump “de renverser les lois qui faisaient que nous vivions en paix, (…) de faire de ses alliés des adversaires et des ennemis” et “de rendre le monde plus insécurisé qu’il ne l’était, plus dangereux qu’il ne l’était”.
Un emprunt national?
Interrogé sur l’idée de lancer un emprunt national, le Premier ministre a répondu “c’est une possibilité” mais “la décision n’est pas du tout prise”. Il a aussi dit qu’une forme de placement national, type livret d’épargne, faisait “partie des solutions” mais que “les solutions n’étaient pas arrêtées”. “Ce type de décision n’est pas prise, nous allons les définir ensemble”.
“Le travail que nous avons à conduire va prendre des semaines, peut-être jusqu’à deux mois, pour redessiner la manière dont notre pays va mobiliser ses moyens au service de ces deux objectifs (…) la défense d’un côté et la refondation de notre manière de vivre ensemble” de l’autre, a-t-il détaillé.
François Bayrou veut “traiter en même temps” l’augmentation des dépenses militaires et la réforme de l’État, mais sans “laisser de côté” par exemple l’Éducation. Il avait exprimé jeudi sa volonté de donner la “priorité” à la défense “sans rien abandonner” du “modèle social”.
À cet égard, il a redit vouloir “évaluer” chacune des missions de l’État et “mettre les usagers en situation de décideur”. “On va inverser le processus” et “les usagers vont être en droit de dire ‘mais votre ligne 401, ça sert à quoi?'”. Alors que la France fait partie en termes d’endettement et de déficit des plus mauvais élèves de l’Union européenne, le Premier ministre a averti qu'”on ne peut pas laisser les finances publiques dans l’état de délabrement, dans l’état de déséquilibre dans lequel elles sont”.
“Des réformes, des choix”
Réarmer la France sans affaiblir davantage des finances publiques déjà exsangues: le laborieux budget 2025 à peine voté, le gouvernement se heurte à un nouveau casse-tête face à ce qu’Emmanuel Macron a décrit comme “la menace” de la Russie.
Dans une mise en garde télévisée contre les “dangers” suscités par le rapprochement entre Moscou et Washington, le président de la République a laissé entendre qu’un nouvel effort budgétaire difficile attendait les Français, avec “des réformes, des choix, du courage”. Pour lui, les Européens doivent porter leurs dépenses militaires à 3% ou 3,5% de leur richesse nationale, contre 2% actuellement en France.
C’est une trentaine de milliards d’euros supplémentaires par an, une gageure pour le gouvernement tant les finances publiques sont contraintes. D’autant qu’il exclut d’alourdir le déficit public dans une France tancée par Bruxelles pour ses dérapages et où les ministères sont priés de surveiller strictement leurs dépenses pour tenir l’objectif d’un déficit à 5,4% du PIB en 2025, contre environ 6% en 2024. En comparaison, dans un virage majeur, l’Allemagne prévoit de débloquer des centaines de milliards d’euros pour son réarmement.
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