29 April 2025 00:29

dans le camp du «kilomètre 23» démantelé, les migrants ne savent pas où aller

Depuis le début du mois d’avril, les autorités tunisiennes ont lancé une vaste opération de démantèlement des camps de migrants installés dans les champs d’oliviers de l’est du pays, qui abriteraient entre 20 000 et 30 000 personnes. Ces derniers jours, la Garde nationale à qui cette mission a été confiée a accepté que les médias l’accompagnent pendant une journée.

Avec notre correspondante à Tunis, Lilia Blaise

Dans la région de Sfax, dans le camp dit du « kilomètre 23 » situé entre les villes d’El-Amra et de Jbeniana, le crépitement des flammes des tentes qui brûlent se mêle au bruit des chenilles des bulldozers. Installé dans des champs d’oliviers depuis plusieurs mois, il abritait jusqu’alors 2 500 migrants à qui la Garde nationale a donné un délai de 48 heures pour quitter les lieux.

Pour son porte-parole, Houssem Jebabli, qui coordonne l’opération, « plusieurs raisons sont à l’origine du démantèlement de ce camp : il y a les plaintes des propriétaires des oliveraies d’une part – plus de 40 ont réclamé son évacuation – mais il y a aussi la situation sanitaire. Comme vous pouvez le voir, les gens vivent ici dans de mauvaises conditions et il y a beaucoup d’enfants et de femmes enceintes. »

« Chacun refuse d’accepter son prochain »

Dans le cadre de cette opération à laquelle participent la police, le Croissant rouge tunisien et la protection civile, les migrants peuvent se rendre où bon leur semble. Mais la grande majorité ne sait pas où aller, à l’instar de Mac, un Guinéen. « Quand tu dois quitter ton camp et que tu veux en rejoindre un autre, on ne t’accepte pas : chacun refuse d’accepter son prochain… Nous ne savons donc pas quoi faire », témoigne-t-il.

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