18 April 2025 06:55

Dans les coulisses du « recul tactique » d’Ursula von der Leyen

C’est dans la salle des ambassadeurs du Conseil, ce jeudi matin, que s’est joué l’acte II de la riposte européenne. Bjoern Seibert, chef de cabinet d’Ursula von der Leyen, s’est présenté devant le COREPER – le conseil des représentants permanents de l’UE – pour justifier la décision annoncée quelques heures plus tard par sa patronne de suspendre pour 90 jours les contre-mesures européennes qui devaient entrer en vigueur le 15 avril.

L’homme de confiance de la présidente de la Commission savait qu’il allait subir un feu nourri de questions, surtout après le revirement spectaculaire de Donald Trump, qui a réduit ses droits de douane « réciproques » de 20 à 10 % mercredi. Mais les ambassadeurs des grands États membres – France, Allemagne, Espagne, Pays-Bas, Suède – ont posé des conditions sur le sens de cette reculade. Comme d’habitude, l’ambassadeur italien a joué un air plus doux aux oreilles de Donald Trump, sur une partition écrite par Giorgia Meloni, qui se rend à Washington le 17 avril. Les Européens seront attentifs au résultat de ce déplacement.

« Ne pas tester la bête »

« Il ne peut s’agir que d’un recul tactique », ont-ils martelé d’une même voix. Donald Trump a clairement indiqué qu’il négocierait avec les États qui n’auraient pas pris de contre-mesures. « Nous n’avons pas pris le risque de tester la bête », confie un diplomate européen. L’imprévisibilité de Donald Trump n’est plus à démontrer. L’UE, en suspendant sa riposte, démontre sa bonne foi dan […] Lire la suite

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