Et si l’animisme était la clé pour réenchanter notre monde ?

Dans deux précédents ouvrages, Le dieu perdu dans l’herbe et La Verticale du cri, l’écrivain Gaston-Paul Effa, natif de Yaoundé au Cameroun, venu étudier en France où il vit, à Strasbourg, et enseigne la philosophie, racontait comment son père, malade, l’avait incité à retourner à ses racines culturelles et spirituelles.
Ce parcours allait le mener vers Tala, une prêtresse pygmée « pleine de sagesse, de générosité et de bienveillance, qui [l]’a mis sur la voie de la lumière [ce qu’on appelle l’initiation] », nous explique-t-il. Son nouveau livre, Petit traité de sagesse animiste, est préfacé par Pierre Bergounioux, ce qui pourrait étonner sauf à se souvenir que l’écrivain de Brive parle de son « émoi sacré » en découvrant l’art classique africain, dont il collectionne les masques, l’occasion de s’intéresser « aux couches a-graphiques de la pensée ».
Il y rappelle que Gaston-Paul Effa faillit entrer en séminaire, d’ailleurs quand on demande à ce dernier ce qui a motivé l’écriture de son traité, il s’en réfère à la tradition biblique : « Dans ses lettres pastorales, saint Paul écrit : “Si j’annonce l’Évangile, ce n’est pas pour moi un sujet de gloire, car la nécessité m’en est imposée, et malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile.” Celui qui a reçu a le devoir de transmettre ce qu’il a reçu. Arrivé à un âge qui exige que j’aie assimilé l’enseignement de mon initiatrice, c’est à moi, aujourd’hui que Tala a disparu – décédée en 2012 –, de prendre le relais et […] Lire la suite
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