17 April 2025 17:37

Intérieurement je me noyais, j’avais l’impression de mourir

Elle pensait rencontrer son prince charmant… En décembre 2020, Morgane Valette croise la route d’Alexandre, un homme qui la séduit et lui donne tout de suite des preuves de son engagement : “Au bout de quelques semaines, il me dit clairement qu’il veut que je porte son nom, que je suis la femme de sa vie”. Amoureuse, celle qui est engagée dans l’armée de terre, accepte sa demande en mariage, sans s’imaginer une seconde que leur relation se transformerait en cauchemar…

Le jour-même de la cérémonie, l’homme lui dévoile un tout autre visage. La meilleure amie de Morgane lui dit qu’elle n’a jamais vu la jeune femme aussi heureuse avec un autre homme. Une phrase qui déclenche chez lui, en dépit de toute logique, une grande colère : “il s’est transformé […] il m’a prise par le bras, m’a amenée dans un parking souterrain pour qu’on discute loin de tout le monde, et m’a dit ‘c’est terminé, je veux pas d’une femme comme toi. Tu m’as mis la honte devant nos amis’. Il me tenait fort par les bras, il me plaquait contre le mur du parking souterrain. Je me suis écroulée, je le suppliais se calmer…”, explique la jeune femme.

Durant les deux années qui ont suivi cette scène choc, elle va vivre l’enfer. “Plus on avançait dans cette relation et plus il me détruisait au fur et à mesure des jours, et plus je sentais que je n’étais plus moi-même, que je ne réagissais pas comme si j’avais plus de caractère”. En parallèle, l’homme tissait sa toile autour d’elle, en l’isolant de ses amis qui ne “lui allaient pas” et même de sa famille : “Il m’isolait de ma mère aussi de qui j’étais très proche, jusqu’à surveiller nos conversations quand elle venait manger à la maison par les caméras de surveillance”.

La violence physique devenait elle de plus en plus “virulente”. Morgane avait beau le “supplier, pleurer, [s]e remettre en question”, l’homme “restait de marbre devant [elle]”. Jusqu’à un autre moment choc, qui en a révélé encore davantage sur sa face sombre : “il en est arrivé à me plaquer contre le mur et à me soulever par les épaules, en me disant ‘tu veux vraiment que je montre que ce que j’ai fait à mon ex ?’”, détaille la jeune femme.

Complètement sous emprise et affaiblie, il lui devenait impossible de réagir : “je banalisais tout ce qu’il me faisait […] j’étais consciente que je vivais quelque chose de pas sain et de pas normal, mais c’est le plus compliqué quand on en est conscient, mais qu’on n’arrive pas à se dire qu’il faut qu’on parte”, explique celle qui parle d’une forme de “soumission inconsciente”.

L’issue aurait pu être dramatique pour la jeune femme qui se “sentait mourir de l’intérieur” : “en allant travailler, il y avait un poteau électrique dès que je descendais un petit chemin et je m’étais dit ‘et si j’allais tout droit. Qu’est-ce que ça ferait ?’, se souvient celle qui ne rêvait alors que d’ être ‘tranquille et apaisée”.

Son sursaut, elle le doit à une fausse couche, qui lui a fait prendre conscience qu’elle devait “prendre son courage à deux mains”. Mais dès qu’il a senti qu’elle “décrochait”, son compagnon a redoublé de violence, faisant craindre le pire à Morgane. “c’était de la destruction […] c’est là où la première fois j’ai porté plainte pour pour me protéger”. S’ensuivirent plusieurs allers-retours à la gendarmerie, pour déclarer ses agissements, parmi lesquels le vol de toutes ses affaires, ou la privation d’électricité volontaire.

L’homme violent ne faisait que reproduire le cauchemar qu’il avait fait vivre à ses ex-compagnes, et qui suivait certaines étapes dont “la rencontre sur les réseaux sociaux” et “le tatouage en commun”. Des agissements tellement similaires que certaines de ses ex ont créé un groupe Whatsapp pour évoquer “toutes ses supercheries”.

De quoi permettre à Morgane d’affirmer que cet homme est “dangereux”. “Quand je vois l’état dans lequel j’étais, et l’état dans lequel certaines ont été avec thérapie, antidépresseurs etc, je me dis au bout d’un moment il y en a une qui va finir par faire ce qu’on a toutes pensé à faire, et arrêter ce harcèlement, et mettre fin à ses jours…”.

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