11 March 2025 13:59

le président Yoon sort de prison après l’annulation de son arrestation, l’enquête toujours en cours

Le chef de l’État au moins temporairement libéré. Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a été remis en liberté samedi 8 mars après l’annulation par un tribunal de son arrestation pour des raisons de procédure, mais il fait toujours l’objet d’une enquête sur sa déclaration de la loi martiale.

“Je m’incline en signe de gratitude envers le peuple de cette nation”, a déclaré Yoon Suk Yeol dans un communiqué diffusé par ses avocats.

Yoon Suk Yeol a quitté le centre de détention où il était incarcéré depuis janvier. Il est monté ensuite dans un convoi de véhicules et s’est rendu directement à la résidence présidentielle, ont constaté des journalistes de l’Agence France-presse (AFP). Il est sorti de sa voiture à l’extérieur de la résidence pour saluer les centaines de partisans qui l’acclamaient.

“La libération du président signifie le respect de l’État de droit”, a dit son équipe juridique dans un communiqué.

Le mandat d’arrêt annulé

Un tribunal sud-coréen avait annulé vendredi le mandat d’arrêt en vertu duquel Yoon Suk Yeol était détenu, mais cette décision n’a pas entraîné sa remise en liberté immédiate, le code de procédure pénale sud-coréen donnant au parquet jusqu’à sept jours pour faire appel.

Ce samedi, le parquet sud-coréen a annoncé avoir ordonné la remise en liberté du président suspendu, selon l’agence de presse Yonhap, renonçant ainsi à son droit de faire appel.

Dans un communiqué, le ministère public a indiqué avoir envoyé “un ordre de libération du président Yoon au centre de détention de Séoul aujourd’hui”.

Un “comportement éhonté” pour l’opposition

L’opposition a critiqué la décision, un porte-parole du Parti démocrate déclarant que Yoon Suk Yeol se comportait “comme un général qui vient de remporter une bataille”.

“C’est un comportement éhonté de la part de quelqu’un qui nie avoir été inculpé pour avoir mené une insurrection. Le seul moyen d’aller de l’avant est de le démettre (Yoon) rapidement de ses fonctions”, a-t-on poursuivi en référence à la décision attendue de la Cour constitutionnelle.

L’équipe juridique de Yoon Suk Yeol avait intenté le mois dernier un recours contre le maintien en détention de leur client, soutenant que les procureurs l’avaient inculpé un jour après l’expiration du mandat en vertu duquel il était détenu après sa tentative ratée de suspendre le régime civil en décembre.

Yoon Suk Yeol, un ancien procureur, doit également faire face à une décision distincte de la Cour constitutionnelle, qui doit décider si elle doit confirmer sa mise en accusation et le démettre officiellement de ses fonctions, la décision des juges étant attendue d’un jour à l’autre.

La loi martiale instaurée pendant 6 heures

La Corée du Sud doit organiser une nouvelle élection présidentielle dans les 60 jours si Yoon Suk Yeol est démis de ses fonctions. La procédure pénale engagée contre lui se poursuivra même s’il est officiellement démis de ses fonctions.

“La libération de Yoon étant liée aux aspects procéduraux de sa détention, elle n’aura aucune incidence sur les délibérations de la Cour constitutionnelle concernant sa destitution”, a déclaré à l’AFP Yo Jung-Hoon, avocat et chroniqueur politique.

“Cependant, avec l’intensification de la confusion sociale et des dissensions entre les partisans de M. Yoon et ses contestataires à la suite de sa libération, la Cour pourrait ressentir le besoin d’agir rapidement”, a-t-il ajouté.

Le président conservateur avait plongé la Corée du Sud dans le chaos politique dans la nuit du 3 au 4 décembre en décrétant la loi martiale et en envoyant l’armée au Parlement pour tenter de le museler, avant de faire marche arrière 6 heures plus tard sous pression des députés.

Article original publié sur BFMTV.com

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