les Bodin’s de retour avec une comédie sur la désertification des villages

Après un marathon de 150 avant-premières, les Bodin’s, alias Vincent Dubois et Jean-Christian Fraiscinet, dévoilent ce mercredi 19 mars en salles leur nouvelle comédie, Les Bodin’s partent en vrille. Après le carton des Bodin’s en Thaïlande (1,6 million d’entrées en 2021), cette aventure inédite les entraîne du Salon de l’agriculture au Maroc.
Les Bodin’s partent en vrille sera un film plus politique que Les Bodin’s en Thaïlande, qui abordait déjà le suicide des agriculteurs. Toujours réalisé par Frédéric Forestier, ce quatrième long-métrage du duo d’Indre-et-Loire évoque la désertification des villages et de leur industrialisation forcée.
Quand Maria Bodin et son fils Christian apprennent qu’une usine de fromage industrielle s’apprête à s’installer dans leur petit village, ils sont prêts à tout pour défendre leur fromagerie artisanale. Chantage, bagarre, course-poursuite… les Bodin’s ne reculent devant rien pour faire capoter ce projet et sauver leurs valeurs.
“On voulait mettre dans ce film un message important qui nous tenait à cÅ“ur: parler de la désertification des campagnes, de l’industrialisation. On sent que les gens sont très sensibles à ce sujet-là ”, explique à BFMTV Vincent Dubois, qui incarne Maria, la mère revêche.
“On parle de nos vécus”
Le sujet s’est imposé tout de suite après Les Bodin’s en Thaïlande, souligne Jean-Christian Fraiscinet. “On habite tous les deux dans des petits villages. J’habite encore dans le village où je suis né. En une quarantaine d’années, j’ai vu le village se désertifier: plus de commerces et de médecins. Les écoles ferment.”
“On aime bien partir d’un fond un peu dramatique et profond et le tourner en comédie avec nos personnages. On aime bien s’appuyer sur quelque chose d’assez touchant qui parle aux gens”, poursuit l’humoriste. Mais avec son compère de toujours, il n’avait “pas conscience de faire quelque chose de politique”.
“On parle de nos vécus, de nos parcours”, acquiesce Vincent Dubois. “Nos copains d’école, pour la plupart, sont des agriculteurs, des éleveurs, des paysans. On a envie de parler d’eux. On les voit qui peinent. Avec des personnages comme les Bodin’s, ce serait dommage de (ne pas parler d’eux).”
Après le succès de leur précédente aventure, quatrième plus gros succès du cinéma français en 2021 derrière Kaamelott, Les Tuche 4 et Bac nord, les Bodin’s se sont sentis confortés. “Le succès fait qu’on a eu envie d’en refaire un”, confirme Vincent Dubois. “Et on a eu plus de moyens facilement”, ajoute Jean-Christian Fraiscinet.
De Brad Pitt à Maria Bodin
Les moyens sont à l’écran. Le film propose davantage de courses-poursuites, dont une, mémorable, en dromadaire. “On a fait quasiment toutes les cascades nous-mêmes! On y tenait”, insiste Vincent Dubois. “C’était fatigant. J’ai sous-estimé ma préparation physique”, glisse Jean-Christian Fraiscinet.
“Cette course-poursuite doit beaucoup à Frédéric Forestier, notre réalisateur, parce que c’est devenu un spécialiste de ce genre de scènes. Il a fait Le Boulet où il y a une course-poursuite formidable avec la grande roue de la Concorde. Il est pointu, il sait diriger ces séquences-là ”, s’exclame Vincent Dubois.
Fait amusant, le dromadaire employé dans le film avait précédemment été chevauché par Brad Pitt dans une autre production. “Le vrai, pas le faux dont on a parlé récemment!”, s’amuse Jean-Christian Fraiscinet. “On a tourné à Merzouga, aux portes du Sahara, au Maroc, où il y a beaucoup de tournages de très grosses productions américaines. C’est dur de passer de Brad Pitt à Maria Bodin.”
“Le public donnera la sentence”
Maria Bodin est pourtant une star. Depuis le succès de leur précédent film, la presse, qui les avait boudés en 2021, est désormais au rendez-vous. “On a l’impression que cette fois-ci, les médias viennent plus facilement vers nous”, se réjouit Vincent Dubois. “Mais ça ne veut pas dire que tout est fait. C’est le public qui donnera la sentence.”
Un public principalement situé en province. Sur les 1,6 million d’entrées des Bodin’s en Thaïlande, seulement 30.473 avaient été comptabilisées à Paris. “On est sorti au moment de la réouverture des salles. Tous les exploitants parisiens ne voulaient pas prendre de risque avec notre film. Le film a été plus distribué en province qu’à Paris. Cette fois-ci, il y aura beaucoup plus de salles à Paris”, promet Jean-Christian Fraiscinet.
30 ans de carrière
À l’approche de la sortie, une question se pose: quelle sera la prochaine destination au cinéma des Bodin’s? “Ce n’est pas ce qu’on est en train de chercher”, rectifie Vincent Dubois. “Ce n’est pas Martine à la plage! On ne cherche pas où on va les amener en vacances. On cherche ce qu’on va raconter comme histoire.”
La suite des Bodin’s, pour l’instant, aura lieu sur scène. Cet été, leur spectacle de plein air, Les Bodin’s Grandeur Nature, fêtera son vingtième anniversaire. De septembre à décembre, ils le défendront lors d’une tournée des Zéniths pour fêter les 30 ans de carrière. “On ne se voyait pas ne pas être sur scène pour nos 30 ans.”
Les verra-t-on un jour jouer dans d’autres films que Les Bodin’s? “Bien sûr. C’est plus le temps qui nous manque. Les Bodins nous prennent beaucoup de temps. Mais c’est vrai que nous sommes avant tout des comédiens”, rappelle Jean-Christian Fraiscinet. Et Vincent Dubois de conclure: “Les vraies stars, ce sont les Bodin’s, ce n’est pas nous.”
Comments 0