21 March 2025 02:03

L’investissement dans la défense, “nerf de la paix”, au coeur d’une réunion à Bercy

Un atelier de fabrication de munitions pour canons français Caesar aux Forges de Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées, le 17 mars 2025 (Ed JONES)
Un atelier de fabrication de munitions pour canons français Caesar aux Forges de Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées, le 17 mars 2025 (Ed JONES)

Investisseurs et entreprises de défense ont cherché jeudi à Bercy un consensus sur le financement supplémentaire des entreprises de défense, rendu nécessaire par l’évolution de la position américaine vis-à-vis de l’Ukraine.

“Le financement, public, privé et populaire, m’apparaît plus que jamais comme le +nerf de la paix+” a déclaré le ministre de l’Économie Éric Lombard.

Les Français pourront contribuer à l’effort, via le lancement par la banque publique d’investissement Bpifrance d’un fonds destiné aux particuliers, dont la cible est de collecter 450 millions d’euros, avec un “ticket d’entrée” minimum, de 500 euros.

C’est “très important d’associer l’ensemble des Français”, s’est réjoui M. Lombard.

Selon lui, par ailleurs, “les investisseurs publics, comme la Caisse des dépôts et Bpifrance, investiront 1,7 milliard d’euros pour renforcer les fonds propres” de ces entreprises.

Avec l’apport espéré d’investisseurs privés, cela représente “jusqu’à 5 milliards d’euros en soutien du secteur”, a-t-il noté, somme proche des besoins actuellement évalués.

La “base industrielle et technologique de Défense” (BITD) française comporte neuf grands groupes, comme Dassault Aviation, Thales ou Airbus, mais aussi quelque 4.500 PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI), selon Bercy, plus fragiles financièrement que d’autres secteurs.

Or, le monde de la finance semble parfois réticent à investir dans la défense, car il est sensible aux “critères ESG” (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans ses choix, voulant éviter d’investir dans des actifs “controversés”.

– “Vision fausse” –

Eric Lombard s’est élevé contre “ce malentendu sérieux”, cette “vision fausse” d’un “investissement irresponsable”.

“Il n’y a pas d’armes controversées, il n’y a que des armes interdites et des armes autorisées”, a-t-il relevé, ajoutant que l’investissement dans la défense “protège notre souveraineté (…), la démocratie, la liberté, le développement durable”.

Le ministre des Armées Sébastien Lecornu a renchéri: produire des armes autorisées “n’est pas sale”.

Nicolas Namias, président du directoire du Groupe BPCE, qui s’exprimait au nom du secteur bancaire, a reconnu “qu’il faut un engagement stratégique, (pour) accompagner tout ce qui n’est pas interdit”.

BPCE et BNP Paribas ont annoncé que leurs filiales d’assurances doubleraient leur exposition dans la défense.

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