Moscou n’a pas son mot à dire si Kiev “demande à des forces alliées d’être sur son territoire”, affirme Macron

Emmanuel Macron a affirmé que la Russie n’avait pas à “accepter ou pas” l’envoi en Ukraine de “forces alliées” si Kiev en fait la “demande” pour garantir un éventuel accord de paix, dans un entretien publié samedi 15 mars par plusieurs journaux régionaux français.
Dans cet échange qui s’est tenu vendredi soir, et dont rendent compte La Voix du Nord, Ouest-France encore Le Dauphiné Libéré, le président français assure qu’il n’a pas l’intention pour l’instant de “s’immiscer” dans le dialogue entre les Etats-Unis et la Russie.
En revanche, “à partir du moment où on rentrerait dans cette phase de cessez-le-feu” proposée par Washington et Kiev, il faudra selon lui des “échanges directs” avec son homologue russe Vladimir Poutine “et entre négociateurs français et russes pour clarifier cet agenda” sur les garanties de sécurité à apporter à l’Ukraine.
Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, le président américain Donald Trump martèle sa volonté de mettre fin au conflit, trois ans après l’invasion russe de l’Ukraine, et a opéré un rapprochement spectaculaire avec le maître du Kremlin. Après une phase de tensions maximales, Américains et Ukrainiens ont renoué le dialogue cette semaine en proposant une trêve d’un mois, que la Russie n’a pas encore acceptée.
“Un moment de vérité”
“C’est un moment de vérité parce que si la Russie ne s’engage pas sincèrement dans la paix”, “le président Trump va durcir les sanctions et les représailles et donc on changera totalement de dynamique”, a estimé Emmanuel Macron.
Selon le chef de l’Etat français, “plusieurs pays européens, et d’ailleurs non européens, ont manifesté leur volonté de se joindre” à un éventuel envoi de troupes en Ukraine pour garantir un futur accord de paix avec la Russie. Il s’agirait de “quelques milliers d’hommes” par Etat, déployés “dans des points-clés, pour faire des programmes d’entraînement” et “montrer notre soutien dans la durée”, a-t-il assuré. Jusqu’ici, Moscou s’oppose fermement à un tel déploiement.
“Si l’Ukraine demande à des forces alliées d’être sur son territoire, ce n’est pas à la Russie d’accepter ou pas”, a répondu Emmanuel Macron, qui dénonce “l’insincérité de l’engagement russe” en faveur d’un “vrai travail de paix”.
“Les Ukrainiens ne peuvent en aucun cas faire des concessions territoriales et n’avoir aucune garantie de sécurité”, a-t-il prévenu.
“Produire plus”
S’agissant du renforcement massif de la défense acté par l’Union européenne la semaine dernière, il a expliqué avoir demandé aux industriels français de l’armement réunis vendredi à l’Elysée de “démarcher les Etats européens qui ont pris l’habitude d’acheter américain”.
“Ceux qui achètent (des missiles) Patriot, il faut leur proposer le SAM-T nouvelle génération franco-italien; ceux qui achètent du F35, il faut leur proposer du Rafale”, a-t-il martelé. Il entend d’ailleurs “produire plus” de ces avions de chasse du groupe Dassault Aviation “plutôt que d’accélérer le programme d’avion du futur”.
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